Whimsical little girl...


Je m’étais conduite comme une diva toute la soirée. J’avais été exigeante, capricieuse, impatiente. Je l’avais laissé cuisiner, mettre la table, me servir, alors que j’étais confortablement installée, les pieds sous la table, avec ma bière blonde préférée. D’autres fois, j’ai montré que je pouvais me rendre serviable, prévenante. Mais pas ce soir. Ce soir, je suis une princesse. Non, une reine.

Il ne dit rien, ne fait aucune remarque. Il est de bonne humeur. Nous discutons gaiment. Nous avons passé une belle journée, nous sommes heureux tous les deux.

A la fin du repas, il me demande si je peux débarrasser la table et ranger la cuisine. Je grimace. J’étais bien, assise à ne rien faire. Je me lève un peu à contrecœur. Il y a des soirs où il n’a même pas besoin de me demander. Je m’affaire avec le sourire, parce que c’est normal de l’aider, parce qu’il n’y a aucune raison que toutes les corvées lui reviennent, parce que ça me fait plaisir. Mais pas ce soir. Ce soir, je ne veux pas. Je veux qu’on me fasse tout.

Je commence par retirer les assiettes sans enthousiasme.

- Enlève ta robe pour débarrasser, me dit-il.

Je n’ai pas envie d’ôter ma robe, pas plus que je n’ai envie de faire le ménage. Je ne suis pas d’humeur à jouer les soubrettes ce soir. Je le regarde bien dans ses yeux bleus et lui signifie très clairement que je ne suis pas disposée à m’exécuter :

- Non.

Évidemment, cela le contrarie.

- A., enlève ta robe et dépêche-toi de ranger.

Je lui lance un regard de défi. Je sais que je suis en train de l’agacer et que je vais le regretter. Mais c’est plus fort que moi. Je ne peux pas m’en empêcher.

- Bon, très bien.

Il se lève, me prend le bras, m’entraîne dans la chambre. Au passage il a attrapé la ceinture posée sur le canapé du salon. Je suis déjà en train de regretter, mais c’est trop tard. Je l’ai cherché, je vais le trouver.

- Non, s’il te plait, pas encore...

J’ai déjà reçu tellement de fessées depuis que je suis arrivée. Même hier, devant nos invités. Ma peau porte encore le souvenir de cette correction-là. Elle est si sensible, et j’ai un bleu sur la cuisse. Avais-je réellement besoin de le provoquer ce soir ? Sûrement, puisque je l’ai fait…

Sa voix gronde. Fort. Il me rappelle que je ne l’écoute pas, que je ne cesse de lui désobéir depuis mon arrivée. Je suis désobéissante, capricieuse, insolente, entêtée. Mais il va me les faire passer, mes caprices de diva. C’est ce qu’il me dit en baissant ma petite culotte. Il me la retire complètement, me renverse sur ses genoux, soulève ma robe et me corrige durement avec sa ceinture. Cela fait mal. Ma peau ne s’est pas remise de la fessée de la veille et je geins tout de suite. Lorsqu’il arrête enfin, j’ai les fesses en feu.

Il me demande si je compte enlever ma robe cette fois, et ranger la cuisine comme il me l’a demandé. Je soupire, lève les yeux aux ciels. Pourquoi ai-je fait cela ?

Il coince mes jambes avec les siennes et la fessée reprend. J’ai l’impression que les coups sont aussi sévères, peut être même plus, mais étrangement j’ai moins mal. Je ne geins plus. Maintenant, sa ceinture embrasse lascivement mes chairs.

Il cesse. Je sens son doigt effleurer mes lèvres intimes. Je ne le perçois pas comme une caresse. C’est comme s’il pointait mon excitation du doigt et qu’il me disait "regarde à quel point tu es vicieuse". Je sens mes joues qui s’enflamment. J’ai tellement honte. J’ai honte et je suis excitée. Je suis excitée parce que j’ai honte.

- Enlève ta robe.

- Oui, ça va, c’est bon, je réponds en me redressant.

Il me laisse faire. Je suis assise sur le lit, le plus loin possible de lui, et je le regarde par en-dessous.

- Sur un autre ton.

Ces quelques mots, prononcés avec sa voix, son regard, sont capables de me calmer instantanément. Ils me radoucissent, me donnent envie de me lover dans ses bras. Mais pas ce soir. Ce soir, ils me font bouillir de l’intérieur. J’ôte ma robe, avec des gestes brusques, et je lui jette au visage. Pourquoi ai-je fait cela ? Je regrette déjà, mais c’est trop tard. Il m’attrape le pied, je me sens glisser sur les draps jusqu’à lui, il me retourne sur le ventre, plaque sa main d’homme sur mes reins et il me corrige fort, longtemps, avec sa ceinture. Mon corps se crispe, j’attrape les draps, y plante les ongles, serre les poings. Je gémis, je crie. La fenêtre de la chambre est grande ouverte. Il y a des gens dehors, dans leurs jardins, sur leurs terrasses. Tout le monde doit m’entendre.

- Tais-toi, tu vas ameuter tout le voisinage.

Il va fermer la fenêtre, reviens vers moi, me fesse encore. J’ai chaud, j’ai tellement chaud.

- File ranger la cuisine. Dépêche-toi.

Je me lève, sors de la chambre. Je suis un peu calmée mais pas tout à fait encore. J’obéis en silence, lentement, très lentement. Il est assis sur une chaise, et il me fixe de son regard sévère. Il a toujours sa ceinture entre les mains, comme une menace.

- A., on ne va quand même pas y passer la nuit, me dit-il, agacé.

J’esquisse un sourire que j’essaie de dissimuler sous mes cheveux. Ils sont très pratiques, mes cheveux. Assez longs et assez denses pour que j’arrive à y cacher les expressions de mon visage. Je n’arrive pas à me retenir de sourire. C’est déplacé mais c’est malgré moi.

Je prends tout mon temps. Je sais que je suis en train de jouer avec ses nerfs, mais ça aussi, c’est malgré moi. Mes gestes sont lents. Je joue avec les objets. J’ouvre et je ferme le pot de confiture qui traine depuis ce matin sur le plan de travail. On n’entend que le cliquetis du métal dans la pièce. Il va perdre patience. Je le regarde, je lui souris. Il se lève. Il a perdu patience. Il m’attrape par les cheveux, me traine dans la chambre, ferme la porte derrière lui. Et comme d’habitude, je regrette déjà, mais il est trop tard.

- Qu’est-ce que tu fais ? Non, attends… pardon.

Il me plaque à nouveau sur le ventre, me flanque une nouvelle fessée. Je crie, je demande pardon.

- Qu’est-ce que je fais ? Je te punis, me répond-il. Parce que tu l’as mérité.

Et cela m’excite.

Il me renvoie dans la cuisine. Je finis de ranger. Enfin. Ça y est, j’ai fini. Il ne reste que le lave-vaisselle à fermer. Il me le fait remarquer. Et là, parce que je suis incorrigible, parce que je ne sais pas m’arrêter, je lui lance :

- Tu peux bien le faire, non ? Tu n’as rien fichu !

Et il m’emmène à nouveau dans la chambre. Nouvelle fessée. Nouveaux cris. Nouveau sermon. J’ai reçu un coup sur la cuisse, et j’ai eu le culot de lui dire qu’il ne savait pas viser. Cela n’a fait qu’aggraver mon cas.

Je n’en peux plus, je suis épuisée. Mes fesses sont rouges, brûlantes, boursoufflées.

- Pardon… pardon ! je crie. S’il te plait… pardon !

Il arrête. Et il ne recommencera pas, cette fois. Je suis debout devant lui, les mains plaquées sur mes chairs meurtries. Je lui présente mes excuses, les yeux brillants de larmes contenues. Il me prend dans ses bras, me serre contre lui, met son nez dans mes cheveux. Il me câline comme une enfant. Je me ramollis. Ses yeux sont un océan de douceur. Bercée par le bruit des vagues et le rythme de son cœur, je m’enfonce délicieusement dans la torpeur.

Commentaires

  1. Il y a vraiment de vilaines filles qui cherchent la punition jusqu'au bout des leurs limites, et clairement tu en fais partie :p
    Et finalement, qui a fermé cette porte de lave-vaisselle ? Si c'est lui, tu peux peut-être y voir là une certaine victoire personnelle ;)
    C'est un chouette récit, prometteur pour la suite, j'attends déjà les prochains avec impatience :)

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    1. C'est seulement pour être absolument certaine que je ne peux pas gagner contre lui ;)

      Il me semble que c'est moi...

      Merci Magnolia !

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  2. Mademoiselle, votre génotype souffre d'un séquençage terriblement compliqué et, je vous le concède, difficilement contrôlable tant le caractère "caprichieuse" y est conjugué sous de multiples variantes.
    Faut-il vous blâmer quand votre génétique pousse vos comportements et votre conduite à la démesure ?
    Non ! car si il y a le hasard, il y a la nécessité aussi !
    Heureusement, il y a des êtres dévoués, à la grandeur d'âme infinie, qui consacrent leur vie à vous venir en aide.
    Et c'est loin d'être une tâche facile que d'essayer de mettre fin à cette fatalité qui vous pousse inéluctablement à ressentir, dans votre chair suppliciée, que vous avez enfin atteint une limite qu'il ne fallait pas dépasser.

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    1. La tentation de s'approcher des limites, voire de sauter dessus à pieds-joints pour ensuite les franchir, est parfois tellement grande et obsédante que je ne parviens pas à résister... Il y a un sale type qui a dit un jour que le seul moyen de se délivrer de la tentation, c'est d'y céder... Alors je cède ! Et il est vrai que je me sens beaucoup mieux après :p

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    2. Tellement saisissant à relire...

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