Merci beaucoup !

 
 
J’ai écrit ce texte pour tenter de soulager mon chagrin et d’avancer. J’aurais pu le garder rien que pour moi. Après tout, je n’aime pas beaucoup être lue, d’où le fait que je n’écris finalement que très peu. Parce que j’ai grandi avec l’idée qu’extérioriser mes sentiments me mettait en danger, et dans l’appréhension d’encombrer les autres. Parce que ma carapace est réconfortante. Parce que l’on m’a enseigné la dignité en toute circonstance.

Cela complique tout essai de consultation chez un quelconque psy. J’ai une sainte horreur de me sentir dévisagée, analysée, décryptée, tandis que je peine à sortir trois phrases. Le voir chercher un moyen de me faire réagir, appuyer là où ça fait le plus mal, observer pensivement mes larmes et me gratifier de remarques évidentes m’est insupportable. J’en ressors avec un sentiment de vulnérabilité profonde et écœurante, et une envie certaine de trucider mon odieux inquisiteur. L’écriture m’est plus facile, bien que ce soit déjà un effort colossal de m’épancher sur le papier.

Finalement, j’ai mis ce texte en ligne sur un coup de tête, dans l’espoir qu’appuyer sur le bouton "publier" me délesterait d’un poids. J’ai été stupéfaite de l’effet que cela a immédiatement produit. J’ai eu la sensation de me décharger de quelque chose de très pesant, je me suis sentie un peu plus légère, un peu moins endolorie, un peu impudique aussi, mais pas agressée dans mon intimidé, puisque c’était mon initiative. Je n’avais pas envisagé qu’utiliser mon vieux blog comme exutoire puisse être autant libérateur.

Je pensais et espérais néanmoins ne pas être lue, ou pas trop. Une pensée évidemment un peu niaise et paradoxale quand on sait que le lien de mon blog se trouve sur Décu et ailleurs. Mais l’idée que mes mots (maux ?) se perdent rapidement sur la toile, comme une petite feuille emportée avec toutes les autres dans le tourbillon du vent à l’automne, me plaisait et me rassurait un peu.

Je me suis plantée. Non seulement ce texte n’est pas passé inaperçu, mais en plus j’ai eu la surprise de recevoir de nombreux messages de soutien, de tendresse et d’amour. Je m’en trouve très émue et reconnaissante. C’est la meilleure thérapie et la meilleure leçon de vie que je pouvais recevoir, et je suis certaine que cela va m’aider à re-paramétrer ma petite machine intérieure. Merci à tous pour cela. Vous êtes merveilleux et j’ai beaucoup de chance de vous connaître. Vous m’avez insufflé une bouffée d’air frais, douce et salvatrice. Mille mercis !

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